Diffusé le 22/09/2024
Que se passe-t-il dans la tête de nos ados ? Un jeune Français sur deux souffre d’anxiété ou de symptômes dépressifs. Pendant plus d’un an, nous avons enquêté sur le mal-être de cette génération, en recueillant des témoignages rares. À l’âge où l’on rompt souvent le dialogue avec les adultes, des adolescents ont accepté de se livrer. Invités dans leur chambre d’ados, nous nous sommes plongés dans leur quotidien : une vie hyperconnectée où les écrans et les réseaux sociaux sont devenus incontournables. Les jeunes d’aujourd'hui sortent moins, rencontrent moins d’amis. Ils dorment moins aussi. Ils ont perdu une heure de repos par nuit, l’équivalent de cinquante-deux nuits blanches par an ! Un déficit de sommeil et un manque cruel d’interactions sociales dont les conséquences peuvent s’avérer parfois dramatiques sur leur santé mentale. Quand faut-il s’inquiéter ? Comment réagir face au mal-être d’un ado? Quelles solutions existent aujourd’hui ? Ce documentaire donne la parole aux jeunes, à leurs parents, mais aussi aux soignants qui tirent la sonnette d’alarme. Dans le Var, à Saint-Zacharie, nous nous sommes rendus dans une famille comme il en existe des millions. Alors que le soleil invite à un moment en famille dans le jardin, Clélia, 17 ans, reste enfermée seule dans sa chambre ou assise sur le canapé du salon, les yeux rivés sur son smartphone. Elle reste branchée en permanence sur les réseaux sociaux. Dès le réveil à la table du petit déjeuner jusque dans son lit qui la fait veiller bien trop tard le soir. Et Clélia est loin d’être une exception. Christine, sa mère, tente bien de faire la guerre aux écrans mais elle est désemparée. Que sait-on vraiment de l’impact de ce nouveau mode de vie sur le cerveau des ados ? Pour les spécialistes, le doute n’est plus permis : au-delà de quatre heures de réseaux sociaux par jour, le risque d'anxiété chez les jeunes est multiplié par trois ! Les filles sont davantage touchées : 40 % des adolescentes qui scrollent plus de cinq heures par jour développent des signes de dépression. « On nous élève avec le sentiment que l’on va vivre la fin du monde. Je ne sais pas si c’est réalisable de savoir à quel point ça impacte mentalement. Je n’arrive pas à me projeter à plus de 40 ans. Beaucoup moins même ». Ce sont les mots de Val, 16 ans. En souffrance depuis la 6e, ce garçon solaire, aimé et entouré, tient à témoigner à visage découvert. Il livre une analyse bouleversante des difficultés rencontrées par sa génération. Ses parents, comme ceux d’Eve, 17 ans, mènent un combat quotidien pour soutenir leurs ados. Tous cherchent désespérément des médecins qui puissent les aider et les prendre en charge. Mais dans certains départements, il n’y a plus aucun pédopsychiatre ! Sur tout le territoire, ils sont 700 pour trois millions d’enfants qui en ont besoin. Nous ferons la lumière sur les raisons de cette pénurie. Face à ce manque sidérant, des soignants luttent au quotidien avec leurs moyens pour aider les jeunes à reprendre pied. Des parents eux-mêmes ont créée des stages sur-mesure pour les ados. Une révélation pour beaucoup de jeunes qui découvrent ou redécouvrent les clés de leur bien-être.