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CapitalPrivilèges et dérapages : révélations sur les folles dépenses de l’État

Diffusé le 16/03/2025

Quand l’État fait ses courses : les prix fous de la commande publique Qu’il s’agisse des stylos, des ordinateurs, des voitures de fonction ou des aires de jeux : quand l’État et les collectivités font leurs courses, ils n’utilisent pas tout à fait le circuit de monsieur et madame tout le monde. En effet, pour s’équiper, ils ont accès à de drôles de catalogues dédiés aux besoins des administrations. Certains affichent 700 000 références. Et en étudiant les tarifs, il y a de quoi tomber de sa chaise. Un stylo à 2,26 euros alors que le même est vendu 1,59 euros dans la grande distribution. Des ampoules à 48 euros pièces contre 3 euros en moyenne dans un magasin de bricolage. Comment expliquer de tels tarifs ? Qui fixe les prix ? Et qui contrôle les 90 milliards d’euros dépensés ainsi chaque année par l’État ? Nous allons vous révéler comment certaines entreprises sont passées maîtres dans l’art de faire les poches des administrations. Ministres, députés : combien nous coûtent leurs privilèges ? Chauffeur personnel, agent de sécurité, secrétaire particulier... les avantages de nos ex Premiers ministres ont de quoi laisser rêveur et en énerver certains. Au moment où les dépenses publiques doivent faire régime, ce traitement royal est même remis en question par des députés et des sénateurs. D’autant qu’avec la valse récente des Premiers ministres, la facture s’est envolée de 11 % en 2023, dépassant 1,4 millions d'euros par an, sans compter les frais de sécurité ! Mais attention, à l’Assemblée nationale, les députés sont loin d’être défavorisés. Outre leurs indemnités parlementaires et une somme dédiée à la rémunération des collaborateurs, ils disposent de nombreux crédits notamment une enveloppe de 5 950 euros mensuels pour leurs frais de mandat. Quel usage en font-ils et surtout est-ce bien contrôlé ? Enquête dans les coulisses d’un système où les pratiques d’un autre temps semblent encore tenaces. Agences de l’État : 60 milliards d’euros, mais pour faire quoi ? Plus de 1 200 agences d'État emploient 450 000 personnes pour un budget annuel total de près de 60 milliards d'euros. Des chiffres vertigineux qui interrogent : notre pays peut-il encore se permettre un tel arsenal bureaucratique ? Et pour quels résultats concrets ? Capital a enquêté sur ces structures, souvent bien peu bavardes. Connaissez-vous les Conseils Économiques, Sociaux et Environnementaux Régionaux ? Il y en a quinze en France, un par région. Et chacun coûte 5 millions d'euros par an. Plus d'une centaine de personnes sont mobilisées pour produire quelques rapports. Mais qui les lit ? À quoi servent-ils ? Bien souvent, les agences de l’État créent un système kafkaïen où les structures se superposent sans logique apparente. Dans le marais poitevin (Deux-Sèvres), c'est un casse-tête : agences régionales, départementales, intercommunales... Toutes prétendent agir pour le même territoire, avec leurs propres budgets, leurs propres équipes, leurs propres objectifs. Comment expliquer une telle prolifération de structures aux missions souvent similaires ? Qui décide de leur création et qui contrôle vraiment leurs dépenses ?

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